Alice Lhabouz, president of Trecento AM and fund manager of the Trecento Santé fund, presents her investment strategy in the healthcare sector. This article is only available in French.
Le 03/07/2014 à 08h12
Boursier.com : Pourquoi investir dans le secteur de la santé ?
A.L. : La santé représente 10% du PIB mondial, il emploie 1 personne sur 10 dans le monde et 1.000 sociétés de plus de 100 ME de capitalisation sont cotées à travers le monde. On distingue les laboratoires pharmaceutiques, le matériel médical, les services à la santé et les biotechnologies. Il y a de très grandes disparités entre les dépenses de soins entre les pays du sud et les pays matures. Le rattrapage de la Chine, de l’Inde est en train de se produire.
Boursier.com : Dans cet univers, y a-t-il des sociétés encore décotées ?
A.L. Le secteur a bien progressé en bourse depuis deux ans, notamment les biotechnologiques. Il y a en revanche beaucoup de pépites à aller dénicher, notamment dans le matériel médical. Je recommande vivement d’observer ce qu’il se passe sur les stents biodégradables par exemple, plutôt que d’aller vers les valeurs de biotechnologie qui se traitent sur des niveaux délirants. Je n’en achète pas du tout !
Boursier.com : Aucune biotechnologie ne trouve grâce à vos yeux ?
A.L. : Les seules qui m’intéressent sont celles qui gagnent déjà de l’argent, c’est-à-dire qui ont franchi avec succès les phases d’autorisation et ont développé leurs produits jusqu’à la mise sur le marché et ont donc les moyens d’autofinancer les développements à venir. Les sociétés Amgen, Cellgen sont dans cette catégorie. Les nombreuses introductions en Bourse, dans ce secteur, en France, se réalisent sur des niveaux de valorisation extrêmement élevés. Il faut rester vigilant car ces sociétés perdent de l’argent. Souvent des fonds de Private Equity, qui cherchent à sortir de ces dossiers, profitent de l’introduction en Bourse pour sortir. J’ai peur que les investisseurs soient les dindons de la farce.
Boursier.com : Quelles valeurs avez-vous en portefeuille ?
A.L. : Nous n’avons participé à aucune introduction en Bourse. Dans la santé en France, nous sommes investis en Pharmagest, en train de se développer dans la domotique pour aider les patients dans le maintien à domicile. Bastide Le Confort, toujours dans la thématique du maintien à domicile.
Boursier.com : Quid de Cegedim ?
A.L. : Nous avons largement profité de la hausse du titre et avons par la suite allégé. Au cours actuels ça n’est pas intéressant d’investir, la société n’est pas dans une situation idéale et a des soucis de communications financières. Beaucoup d’investisseurs ont été échaudés et n’ont plus envie d’investir dans Cegedim.
Boursier.com : Le titre Sanofi est-il intéressant ?
A.L. : Sanofi a annoncé un partenariat stratégique avec Medtronic, géant de la cardiologie pour essayer de renforcer sa position dans le diabète, un marché très concurrentiel. Leur stratégie est à suivre, ils cherchent à se développer dans le diabète, enjeu majeur. Ils disposent déjà du Lantus dans le domaine, mais le brevet arrive à échéance en 2015 et Sanofi doit trouver de solutions… Ils sont en train d’inventer, avec Medtronic, des systèmes intégrés qui permettraient de diffuser de l’insuline, dès que le patient en a besoin.
Propos recueillis par Christophe Voisin — ©2014, Boursier.com
Le 03/07/2014 à 08h12
Boursier.com : Pourquoi investir dans le secteur de la santé ?
A.L. : La santé représente 10% du PIB mondial, il emploie 1 personne sur 10 dans le monde et 1.000 sociétés de plus de 100 ME de capitalisation sont cotées à travers le monde. On distingue les laboratoires pharmaceutiques, le matériel médical, les services à la santé et les biotechnologies. Il y a de très grandes disparités entre les dépenses de soins entre les pays du sud et les pays matures. Le rattrapage de la Chine, de l’Inde est en train de se produire.
Boursier.com : Dans cet univers, y a-t-il des sociétés encore décotées ?
A.L. Le secteur a bien progressé en bourse depuis deux ans, notamment les biotechnologiques. Il y a en revanche beaucoup de pépites à aller dénicher, notamment dans le matériel médical. Je recommande vivement d’observer ce qu’il se passe sur les stents biodégradables par exemple, plutôt que d’aller vers les valeurs de biotechnologie qui se traitent sur des niveaux délirants. Je n’en achète pas du tout !
Boursier.com : Aucune biotechnologie ne trouve grâce à vos yeux ?
A.L. : Les seules qui m’intéressent sont celles qui gagnent déjà de l’argent, c’est-à-dire qui ont franchi avec succès les phases d’autorisation et ont développé leurs produits jusqu’à la mise sur le marché et ont donc les moyens d’autofinancer les développements à venir. Les sociétés Amgen, Cellgen sont dans cette catégorie. Les nombreuses introductions en Bourse, dans ce secteur, en France, se réalisent sur des niveaux de valorisation extrêmement élevés. Il faut rester vigilant car ces sociétés perdent de l’argent. Souvent des fonds de Private Equity, qui cherchent à sortir de ces dossiers, profitent de l’introduction en Bourse pour sortir. J’ai peur que les investisseurs soient les dindons de la farce.
Boursier.com : Quelles valeurs avez-vous en portefeuille ?
A.L. : Nous n’avons participé à aucune introduction en Bourse. Dans la santé en France, nous sommes investis en Pharmagest, en train de se développer dans la domotique pour aider les patients dans le maintien à domicile. Bastide Le Confort, toujours dans la thématique du maintien à domicile.
Boursier.com : Quid de Cegedim ?
A.L. : Nous avons largement profité de la hausse du titre et avons par la suite allégé. Au cours actuels ça n’est pas intéressant d’investir, la société n’est pas dans une situation idéale et a des soucis de communications financières. Beaucoup d’investisseurs ont été échaudés et n’ont plus envie d’investir dans Cegedim.
Boursier.com : Le titre Sanofi est-il intéressant ?
A.L. : Sanofi a annoncé un partenariat stratégique avec Medtronic, géant de la cardiologie pour essayer de renforcer sa position dans le diabète, un marché très concurrentiel. Leur stratégie est à suivre, ils cherchent à se développer dans le diabète, enjeu majeur. Ils disposent déjà du Lantus dans le domaine, mais le brevet arrive à échéance en 2015 et Sanofi doit trouver de solutions… Ils sont en train d’inventer, avec Medtronic, des systèmes intégrés qui permettraient de diffuser de l’insuline, dès que le patient en a besoin.
Propos recueillis par Christophe Voisin — ©2014, Boursier.com